La vie des sols au potager bio, le complexe argilo-humique

Mise en place
d'un équilibre naturel

Dans « jardiner bio » on entend surtout bannir l‘utilisation d’engrais et de pesticides issus de la chimie, cela est une vision un peu restrictive du sujet, il faut avant tout établir un équilibre naturel du sol.
En effet, on essaiera de réduire le plus possible l’intervention du jardinier. Le but étant la mise en place d‘un équilibre naturel.
Pour cela, il faut avoir une bonne connaissance du sol et des interactions relatives à ce dernier.

Dans la nature, les plantes se développent sans aucune intervention humaine. Elles trouvent dans le sol tous les nutriments nécessaires à leur développement. L’activité de la faune et de la microflore du sol permet cette libération d‘éléments nutritifs.

le sol, appareil digestif des plantes

Le sol est l’appareil digestif des plantes. Les racines des plantes émettent dans la terre diverses substances (exsudats, mucilages) très riche en carbone. Ces dernières servent de carburant pour les micro-organismes du sol. Ce processus aboutit à la libération de nutriments absorbables par les végétaux. On appelle cela la minéralisation.
 
Par la suite, il convient de stocker ces éléments dans le sol afin qu‘ils ne soient pas lessivés.
C‘est le rôle du complexe argilo–humique. Il a un rôle d‘éponge. L‘apport de matières organiques est donc nécessaire pour favoriser ce dernier (humification).

L'aération du sol

vie des sols au potager bio
Le complexe argilo-humique © Wikipedia

L’aération du sol est donc primordiale. Naturellement divers reptiles et mammifères jouent ce rôle. 

La taupe assure même un brassage de la terre.
Les invertébrés se nourrissent de la matière organique. Cette faune vit à la surface du sol à l ‘abri de la lumière et parfois plus en profondeur.
Le lombric, notre fameux ver de terre joue un rôle fondamental. D‘une part le lombric aère le sol, de plus c‘est en digérant l’humus que se forme le complexe argilo–humique (mélange de la terre et de l‘humus dans son estomac).

Plus de pesticides et autres "-cides"

Il est donc impératif de protéger la faune et la flore du sol.
 
Les pesticides éliminent les ravageurs et parasites des plantes cultivées mais aussi la flore et faune du sol.
Les engrais chimiques nourrissent les plantes mais court–circuitent l‘activité des miro–organismes qui vivant à la surface du sol ont besoin d‘oxygène. Il faut donc éviter de retourner la terre, le labour est une pratique ancestrale.
Vous l‘aurez donc compris, la connaissance de ces phénomènes permet d‘éviter bien des erreurs.

Nos amis
les vers de terre

les différentes sortes de vers de terre
Les vers de terre © lesmoutonsenrages.fr

En recyclant les déchets organiques, les vers de terre contribuent à la fertilisation des sols, ils sont donc un maillon indispensable de la chaine alimentaire.
On estime qu’entre 300 et 600 tonnes de terre passent chaque année par le tube digestif des 250 000 vers de terre qui peuplent le sol d’un terrain d’un hectare. Ce sont les prairies et les sols cultivés en agroforesterie qui concentrent le plus de vers de terre.